On estime qu’au cours de son existence Henri Rousseau aurait peint plus ou moins 250 peintures. La majorité de ces peintures sont répertoriées, une centaine demeurent incertaines ou contestées, d’autres sont encore inconnues. Plusieurs spécialistes ont répertorié ces peintures sans être d’accord entre eux. Des catalogues dits « raisonnés » existent toutefois, dont deux font autorité. Cependant les auteurs se contredisent se rejetant réciproquement des faux ou des affirmations contestables, attestant l’authenticité de certains tout en rejetant purement et simplement certaines œuvres non présentes dans leur propre catalogue. Ces ouvrages ont cependant le mérite d’exister mais sont anciens, voire très anciens. Les avis par conséquent ont été émis pour la plupart avec des ressentis personnels, purement académiques, les historiens de l’art de l’époque se contentant d’analyses académiques, d’impressions toutes personnelles et empiriques.
Les analyses scientifiques étaient alors très rudimentaires, voire inexistantes.
Aujourd’hui les diverses possibilités d’analyses scientifiques (physiques et chimiques) ont apporté des compléments importants voire essentiels. L’analyse de l’historien d’art peut être remise en question. Cependant les techniques et les moyens des faussaires ont aussi évolué et l’analyse scientifique ne peut être considérée comme souveraine et non contestable. L’utilisation de vieux pigments, de toiles anciennes, le recours à l’intelligence artificielle pour la fabrication des œuvres apparaissent toujours plus performantes et pertinentes sur le marché.
Il n’est pas question dans cet ouvrage en préparation de tout remettre en question et d’entrer dans de nouvelles polémiques . Nous avons pour chaque œuvre identifié les sources, la provenance des peintures mais également pour certaines encore inconnues apporté des éléments analytiques basés à la fois sur l’expérience de l’expertise académique mais aussi si nécessaire sur des analyses scientifiques complémentaires.
L’historien d’art et le scientifique doivent avoir une volonté d’analyse commune et non contradictoire. Ils doivent travailler de concert sur une même œuvre et apporter leurs connaissances afin de s’approcher au plus près de la réalité. Certaines authentifications d’œuvres pendues aux cimaises des plus grands musées pourraient, elles aussi être remises en question.
Par le passé n’a-t-on pas vu certaines œuvres avérées douteuses voire fausses par la suite, admirées par certains officiels durant des vernissages tant en France qu’à l’étranger.
Notre analyse se veut donc la plus juste possible. Si le doute persiste sur une peinture, cette dernière ne sera pas incluse dans notre répertoire. C’est un choix personnel qui n’engage que son auteur comme le dit la formule bien connue : dans la limite actuelle de ses connaissances.
Cet ouvrage en cours d’élaboration se veut donc un nouvel outil de référence aussi bien pour les acteurs du marché de l’art, que de l’amateur ou du collectionneur chevronné.